L'adrénaline des débuts de relation : Un piège émotionnel pour les hommes ?
En tant que coach relationnel, je rencontre de manière récurrente chez de nombreux hommes : une addiction à l'adrénaline que provoquent les débuts de rencontre. Ces hommes semblent être constamment en quête de nouvelles sensations, recherchant l'excitation et l'euphorie des premières interactions avec une nouvelle personne. Ce comportement peut se traduire par une multiplication des rencontres, une incapacité à se fixer dans une relation stable, et un besoin constant de nouveauté.
Cette quête de sensations fortes me fait souvent penser à une tentative désespérée de se sentir vivant, une manière de repousser une peur existentielle, celle de la mort ou du vide intérieur. Ce que j'observe également, c'est que derrière ce besoin de stimulation se cache souvent une peur profonde de l'engagement et de la vulnérabilité. Pour beaucoup, se stabiliser dans une relation signifie s'exposer, se confronter à ses propres émotions, et cela peut être terrifiant.
Lors de mes séances de coaching relationnel, j'ai aussi remarqué un lien récurrent entre ce comportement et le deuil non fait. Ces hommes portent souvent en eux une blessure émotionnelle non résolue, qu'il s'agisse d'un deuil d'une relation passée, de la perte d'un être cher, ou même de la perte d'une certaine vision d'eux-mêmes ou de leur vie. Cette blessure les pousse à chercher des distractions pour éviter de faire face à leur douleur, et l'excitation du début de relation devient une sorte de pansement émotionnel.
Mais pourquoi cette fuite vers l'adrénaline et la multiplication des rencontres devient-elle une stratégie d'adaptation ? Et surtout, quelles sont les pistes à explorer pour aider ces hommes à transformer ce schéma de comportement et à trouver une forme d'équilibre dans leurs relations ? C'est ce que nous allons voir dans la suite de cet article.
Ce comportement existe aussi chez les femmes, mais différemment.
Il est important de noter que ce comportement d'addiction à l'adrénaline des débuts de relation se manifeste aussi chez certaines femmes, bien que de manière moins fréquente et souvent moins marquée. En tant que coach relationnel, j'ai remarqué que lorsqu'il se produit chez les femmes, il est généralement motivé par des raisons légèrement différentes.
L'une des raisons possibles de cette différence réside dans les schémas d'attachement et les attentes relationnelles socialement inculquées. Les femmes sont souvent socialisées dès l'enfance à rechercher la stabilité émotionnelle et la connexion profonde dans leurs relations, ce qui peut les amener à accorder plus de valeur à l'engagement et à la fidélité. De plus, les femmes ont tendance à développer des stratégies de régulation émotionnelle qui favorisent la résilience face aux défis relationnels, ce qui peut réduire leur besoin de stimulation constante.
Cela ne signifie pas que les femmes ne peuvent pas être accros aux sensations fortes des débuts de relation, mais elles sont souvent plus disposées à s'engager et à investir dans la stabilité une fois qu'elles se sentent en sécurité émotionnellement. Le comportement d'addiction à l'adrénaline est souvent plus visible chez celles qui ont vécu des expériences de rejet, de trahison, ou des ruptures difficiles, mais cela reste moins fréquent que chez les hommes.
Explorer les causes profondes : Peur de la vulnérabilité, deuil non résolu et schémas d'attachement
Dans mon travail de coach relationnel, je guide les hommes vers une prise de conscience de leurs schémas de comportement et les amène à explorer différentes dimensions de leur vie émotionnelle et psychologique. Voici les principaux domaines que nous explorons ensemble :
La peur de l'engagement et de la vulnérabilité
Les mécanismes de protection : Souvent, cette fuite vers l'adrénaline des débuts de relation est un mécanisme de défense pour éviter l'intimité émotionnelle. Se montrer vulnérable dans une relation stable demande de se dévoiler, de se connecter à ses émotions profondes, et pour beaucoup d'hommes, cela réveille des peurs enfouies de souffrance ou de rejet.
Démystifier la vulnérabilité : En tant que coach, je les aide à comprendre que la vulnérabilité n'est pas une faiblesse mais une force. C'est une qualité qui permet des connexions humaines profondes et authentiques. Travailler sur leur peur de l'engagement, c'est leur donner la possibilité de découvrir une autre forme de satisfaction relationnelle, plus durable et enrichissante.
Le besoin de se sentir vivant face à la peur de la mort
L'évitement du vide intérieur : Derrière la quête de nouvelles rencontres se cache souvent une angoisse existentielle. Ces hommes cherchent à combler un vide en eux, à se prouver qu'ils sont vivants et que chaque nouvelle rencontre peut raviver cette sensation. Ils ont parfois une peur inconsciente de la stagnation et de la routine qui, pour eux, équivaut à une sorte de mort psychologique.
Se connecter à soi-même : L'une des clés de cette problématique est d'aider ces hommes à trouver des moyens plus sains et plus constructifs pour se sentir vivants. Il peut s'agir de les encourager à explorer leurs passions, leurs aspirations, et à cultiver une vie intérieure riche qui ne dépende pas uniquement de stimulations extérieures.
Le deuil non résolu
Identifier les pertes non surmontées : Comme je l'ai souvent remarqué dans mes séances de coaching, beaucoup de ces comportements sont directement liés à un deuil non fait. Qu'il s'agisse d'une ancienne relation, d'une perte familiale, ou même d'une perte de confiance en eux, ces blessures non guéries les poussent à chercher l'euphorie des débuts de relation pour éviter de ressentir la tristesse et le manque.
L'importance du processus de deuil : Travailler sur le deuil implique d'accepter la perte, de la ressentir pleinement et de lui donner du sens. En tant que coach relationnel, j'accompagne mes clients à travers ce processus pour qu'ils puissent se libérer de ces attachements émotionnels et s'ouvrir à des relations plus épanouies et stables.
Le schéma d'attachement
Les blessures d'enfance : Les hommes qui ont des difficultés à s'engager ont souvent développé des schémas d'attachement évitant, résultant d'expériences émotionnelles instables ou insécurisantes dans leur enfance. Comprendre ces schémas peut être une clé pour dénouer leurs comportements actuels.
Reprogrammer ses schémas relationnels : En travaillant sur leur histoire personnelle, je les aide à identifier leurs schémas d'attachement et à les reprogrammer pour qu'ils puissent se sentir plus en sécurité dans des relations stables et durables.
En explorant ces différentes pistes, mon objectif en tant que coach relationnel est d'amener ces hommes à développer une meilleure connaissance d'eux-mêmes et à découvrir que la stabilité et l'intimité émotionnelle peuvent être tout aussi passionnantes et épanouissantes que l'excitation des débuts de relation.
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